15 avril 2013
Du nouveau du côté des compléments alimentaires
Le marché des compléments alimentaires représente 1,052 milliard € en France (source syndicat SYNADIET). Tous les ans, les nouveaux produits se comptent par centaines.
Il était donc urgent de mettre en place une réglementation spécifique pour les compléments alimentaires pour protéger les consommateurs en particulier sur les allégations thérapeutiques.
Fin 2012, la Commission Européenne a statué sur les allégations thérapeutiques pour les compléments alimentaires. Le Règlement de l’Union Européenne n°432/2012 du 16 mai 2012 est entré en application le 14 décembre 2012.
Au 31 janvier 2008, la Commission Européenne avait reçu 44 000 dossiers (des différents pays). La Commission a analysé ces demandes d’allégations thérapeutiques. Bien évidemment, il existait des doublons parmi les dossiers, toutefois seules 222 allégations ont été retenues (soit – de 5% d’après les spécialistes).
Cette réglementation est contestée :
- La plupart des plantes n’ont pas été soumises à de réelles études cliniques. Or, Il est vrai que les vieux remèdes de grand-mère n’ont jamais fait l’objet de tests cliniques.
- Certains petits fabricants reprochent à des lobbyings de grands laboratoires d’avoir influencé sur les allégations thérapeutiques.
- De plus, Le coût des études cliniques se chiffrerait à 1 million par substance, ce qui contraindrait un bon nombre de petits fabricants à mettre la clé sous la porte.
- Ce marché met en évidence le paradoxe entre la législation européenne très « sévère » et la facilité pour le consommateur de se procurer des produits sur internet sans aucun contrôle.
Une émission sur France 5, « compléments alimentaires, une pilule qui passe mal » a soulevé les nombreuses difficultés sur ce dossier et a relativement bien résumé la situation.
Dans ce documentaire, il est mentionné également le problème de fraude et falsification de compléments alimentaires.
Vu l’ampleur du marché, certains fabricants n’hésitent pas à utiliser des pratiques inacceptables et surtout non autorisés sur le marché Français.
D’innombrables compléments alimentaires contiendraient des médicaments. Pour déjouer les contrôles d’analyses, les producteurs intégreraient des analogues. Ce sont des molécules d’origine mais transformées d’où la difficulté de les détecter.
Une autre méthode est de mettre le principe actif dans l’enveloppe de la gélule par exemple et non à l’intérieur. Cette démarche permet également d’éviter les contrôles car l’analyste se focalise sur la substance à l’intérieur et non sur l’enveloppe.
Autre point faible, la France ne dispose pas d’un organisme unique qui regrouperait les informations sur les produits problématiques comme il en existe aux Etats-Unis avec la FDA (Food & Drug Administration).
Le dossier des compléments alimentaires est loin d’être facile.
Pour revoir cette émission :
http://pluzz.francetv.fr/videos/le_doc_du_dimanche_,80456100.html
Vous pouvez consulter le règlement n°432/2012 du 16 mai 2012 à l’adresse suivante :
http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:L:2012:136:0001:0040:FR:PDF